Les Sciences Physiques constituent l’une des parties les plus passionnantes de la compréhension scientifique globale de l’univers qui nous entoure.
C’est aussi l’une des bases indispensables à la compréhension des objets technologiques dont notre quotidien s’enrichit de jour en jour.
Il est donc assez logique que la réforme des classes préparatoires aux grandes écoles ait voulu donner à cette forme de connaissance une part prédominante dans la filière PC.
Mais, beaucoup d’étudiants sont surpris par « la physique qui est enseignée en prépas »., qui leur semble très éloignée de ce qu’enseignent les professeurs du secondaire.
Est-ce à dire que les connaissances acquises avant le baccalauréat ne sont pas bien adaptées aux exigences des concours de recrutement ? Une réponse affirmative serait très inquiétante pour les candidats, car elle laisserait augurer d’une difficulté d’adaptation extrême pour les élèves.
De la pratique à la théorie...
En fait, c’est bien plus l’état d’esprit que les connaissances enseignées qui change.
Le but de l’enseignement des Sciences Physiques dans le cursus secondaire est de fournir et d’illustrer par l’expérience des lois fondamentales qui régissent la plupart des phénomènes physiques. L’accent est donc mis sur l’apprentissage de la démarche expérimentale, sans trop se soucier de la rigueur de la modélisation mathématique utilisée.
Mais, le futur ingénieur doit apprendre à devenir très critique lorsqu’il s’agit de concevoir un processus de fabrication, un appareil performant etc... En effet, des erreurs d’évaluation des phénomènes prépondérants, des modèles trop simplifiés vont rapidement se traduire par des heures de recherche gâchées, des surcoûts de production insupportables etc...
Il lui faut donc acquérir un certain sens physique, subtil mélange de clairvoyance expérimentale et d’intuition mathématique pour trouver le bon modèle théorique.
Pour retourner à l’expérience...
L’étudiant en classes préparatoires aux grandes écoles devra parcourir tout un champ de connaissances théoriques dites classiques qui lui fourniront autant d’outils mathématiques de modélisation pour une compréhension beaucoup plus affinée des expériences qu’il a déjà étudiées dans le secondaire.
Ce qui donnera au cours de Physique un aspect mathématique, voire axiomatique, qui n’est pas sans contraste avec ce qu’il vécut auparavant.
Mais il aura aussi le plaisir de découvrir que l’aspect expérimental n’est pas négligé, surtout au Lycée du Parc !
En effet, l’équipe pédagogique des professeurs de Sciences Physiques a toujours tenu à cette dimension expérimentale de son enseignement (1), véritable source de passion et de satisfaction intellectuelles (2).
En conclusion...
En fin de compte, nous sommes contraints d’enseigner une physique centrée sur la modélisation mathématique parce qu’il faut, un jour ou l’autre, connaître les processus de cette démarche théorique.
Mais, nous sommes ravis lorsque des problèmes expérimentaux peuvent être abordés, même quelquefois compris et résolus, pour mieux apprendre à nos étudiants combien nos connaissances sont simplificatrices et réductives par rapport à un univers dont la richesse expérimentale n’a pas fini de nous questionner.
(1) À ce propos, malgré les difficultés financières extrêmes que soulève cette position, les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles bénéficient d’un matériel de qualité, mis en oeuvre par un personnel technique compétent et dévoué.
(2) Les TIPE de Sciences Physiques sont quelquefois l’occasion d’une ébauche de mise en oeuvre expérimentale d’une loi ou d’un processus, ce qui n’est pas sans soulever des problèmes souvent passionnants...